Après des années à jongler entre tolérance et expérimentations, les motards de France voient enfin la circulation inter-files officiellement légalisée. Cette pratique, essentielle pour les deux-roues en cas de trafic dense, entre désormais dans le Code de la route. Exit les zones grises, place à des règles claires et uniformisées sur tout le territoire. Mais attention, l’inter-files, ce n’est pas l’anarchie.
Inter-files : qu’est-ce qui change ?
Le décret tant attendu sur l’inter-files a été publié ce vendredi 10 janvier 2025 au Journal officiel et entre en vigueur ce samedi 11 janvier 2025. Désormais, les motards peuvent circuler entre les deux files les plus à gauche sur les routes et autoroutes à deux fois deux voies séparées par un terre-plein central, avec une vitesse autorisée entre 70 et 130 km/h. Oui, cela concerne aussi le périphérique parisien récemment limité à 50 km/h.
Mais pas question de faire du slalom à grande vitesse : la circulation inter-files impose une limite de 50 km/h en cas de trafic ralenti et de 30 km/h si une file est complètement à l’arrêt. De quoi garantir un minimum de sécurité tout en fluidifiant le trafic.
Pourquoi l’inter-files est désormais légal ?
Après deux phases d’expérimentation (2016-2021 et 2021-2024) dans 21 départements, le bilan est clair : la pratique de l’inter-files n’augmente pas la mortalité des motards. Une donnée qui a pesé lourd dans la décision de légaliser cette circulation. Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, précise : « Il s’agit de passer d’une circulation inter-files de fait à une circulation inter-files de droit, mais sous conditions strictes. »
L’objectif est double : sécuriser une pratique déjà répandue tout en fluidifiant le trafic sur les grandes routes. Pour les motards, c’est un soulagement, mais ce n’est pas une invitation à tout se permettre. Les règles restent strictes.
Inter-files : des règles claires pour tous
La légalisation de l’inter-files ne signifie pas absence de contrôle. Le non-respect des conditions entraînera une contravention de 4e classe (135 €) et un retrait de trois points sur le permis. Les forces de l’ordre pourront désormais verbaliser les infractions à distance, grâce aux dispositifs de surveillance.
Pour résumer, l’inter-files, oui, mais dans le respect des règles :
- Uniquement pour les deux et trois-roues motorisés de moins d’un mètre de large.
- Circulation autorisée uniquement entre les deux files les plus à gauche.
- Vitesse maximale : 50 km/h (30 km/h si une file est à l’arrêt).
L’inter-files, une victoire pour les motards ?
La Fédération française des motards en colère (FFMC) salue cette légalisation de l’inter-files, qui va permettre de l’enseigner dans les auto-écoles et d’uniformiser sa pratique sur tout le territoire. « Cela évitera les incompréhensions et les tensions sur la route », estime Aurélie Ronfort, de la FFMC. Cependant, elle appelle les motards à rester vigilants face aux automobilistes encore peu habitués à cette nouvelle règle.
En clarifiant la pratique de l’inter-files, le gouvernement espère apaiser les relations sur la route tout en améliorant la fluidité du trafic. Si cette mesure est bien accueillie par les motards, elle rappelle aussi que prudence et respect des limitations de vitesse restent essentiels. Alors, motards, profitez de cette avancée, mais gardez une conduite responsable.
Avec cette légalisation de l’inter-files, les deux-roues trouvent un peu plus leur place dans le Code de la route. Une victoire pour les motards, mais aussi pour tous les usagers de la route. Que vous soyez au guidon ou derrière un volant, l’inter-files est là pour fluidifier vos trajets, mais toujours dans le respect des règles.
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