Retrofit : Conversion d’un MBK Booster thermique en électrique

Le Retrofit est enfin légal en France !

Dans ce contexte particulier que nous avons expliqué en détail, nous avons eu envie d’expérimenter la conversion d’un véhicule thermique en électrique afin de monter en compétences sur ce domaine, d’en tester les contraintes et l’impact final sur la performance de l’engin converti.

L’objectif de notre démarche est également de tester le processus d’homologation en en faisant la demande auprès de la DRIEE (direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie – lien pour l’île de France).

Notre point de départ

Nous avons pensé immédiatement au modèle MBK Booster, que nous étions plusieurs à utiliser durant nos – plus ou moins – glorieuses années d’adolescence.

Problème : il n’est plus fabriqué depuis plusieurs années et en trouver un exemplaire neuf relève du miracle. Dès lors, nous nous sommes tournées vers une copie du MBK Booster, le Viper 2T ce qui nous a permis de travailler avec un véhicule propre, neuf, sans l’usure d’un ancien modèle qui aurait éventuellement pu compromettre notre première expérience en matière de conversion.

Côté électrique, nous avons «déshabillé» un scooter électrique Rider 5000W, puissant et nerveux, car son caractère colle à ce que l’on recherche pour créer un MBK Booster «dopé» à l’électrique.

Le principe de l’opération est de respecter au maximum l’esprit du modèle transformé, nous voulions donc clairement garder l’âme du MBK Booster en conservant au maximum les pièces d’origine.

Notre retour d’expérience

La conversion d’un 2-roues thermique en électrique nécessite une transformation importante au niveau du cadre : le scier, fixer de nouvelles pattes de fixation, souder des éléments. Nous avons dû modifier d’un peu plus de 6cm la largeur du cadre à l’arrière du modèle MBK Booster…

Les contraintes liées au gain de puissance nécessitent de renforcer le châssis d’origine pour conserver la solidité et la rigidité. Compte-tenu de la répartition des masses sur le MBK Booster d’origine, nous avons par exemple augmenté l’empattement du scooter afin d’éviter de se retrouver en wheeling à chaque démarrage. Certes, cela l’éloigne un peu de sa silhouette d’origine, mais on y gagne largement en confort d’utilisation et en tenue de route. Également, le frein à tambour originellement présent sur la roue arrière laisse la place à un frein à disque, plus efficace vue la puissance de l’engin dans sa version électrique.

Un travail d’ingénierie doit être réalisé en amont pour dégager les emplacements nécessaires les emplacements pour le contrôleur, la batterie, le convertisseur.

Le challenge était de conserver le bénéfice de la batterie amovible du Rider 5000W, qui est volumineuse et pèse 18 kilos.

Un plan électrique du câblage est nécessaire pour reconfigurer le véhicule avec les nouveaux faisceaux. Clignotants, klaxon, compteur de vitesse, contrôle de l’éclairage, feu stop doivent rester fonctionnels.

Côté performance, constat sans appel : la version thermique passe de 0 à50 km/h en 9.25 secondes avec une vitesse max de 45km/h quand la version électrique passe de 0 à 45 km/h en 4,7 secondes avec une vitesse max de 95 km/h. L’autonomie de la version électrique est d’environ 100km / charge, ce qui est finalement assez proche du modèle d’origine.

Sensations électriques

Si les sensations procurées par les vibrations et le bruit de l’échappement font partie intégrante de l’expérience de conduite du MBK Booster version thermique, les démarrages version électrique provoquent un large sourire sur le visage du pilote! On apprécie évidemment le silence des déplacements associé au gain spectaculaire de puissance. Le MBK Booster reste un scooter de petite taille et son passage à l’électrique lui apporte un surcroît de puissance tout en conservant son agilité.

Partage d’expérience

Cette opération de conversion électrique a demandé environ 28 heures de travail. Il s’agissait d’une première pour nous, nous avons tâtonné, découvert des embuches en cours de route. En capitalisant sur l’expérience acquise, nous estimons à environ 20 heures la charge de travail si nous avions à reproduire la même opération.

L’opération a été majoritairement réalisée dans notre Centre Technique (78), avec à disposition les outils spécifiques à la mécanique moto électrique et à la mécanique moto en générale : pont, poste à souder MIG, disqueuse, pied à coulisse, micromètres… Dans ces conditions, le niveau de précision est d’environ 0,5 mm.

S’agissant de l’étape de soudure en particulier, nous avons rapidement constaté qu’un poste à souder à gaz produit un bien meilleur résultat qu’un poste à souder électrique sur ce type d’assemblage. Nous nous sommes alors tournés vers nos amis de The Speedshop, des spécialistes de la transformation automobile que nous remercions.

Si vous aussi vous avez tenté l’expérience de la transformation d’un engin thermique en électrique, ou si vous avez tout simplement des commentaires ou questions sur le sujet, n’hésitez pas à nous le partager en commentaires !